LA SAGESSE DES DROMADAIRES, RETRAITE DÉSERT MAROCAIN, MAI 2023
Il est près de midi, en plein désert Marocain, proche de la petite ville M'Hamid.
Cela fait plusieurs heures que le trek auprès des Nomades a commencé. Nous sommes 13 femmes à vivre cette expérience de retour à l'essentiel et à soi. Neuf dromadaires nous accompagnent pour porter les vivres et les affaires du bivouac.
Le soleil est à son zénith, la chaleur commence à être pesante. C'est notre première journée de marche. Je ressens une insécurité, et des doutes quand à ma capacité à traverser ces étendues désertiques. Mon corps ne s'est pas encore adapté aux conditions de cette nature extrême.
Mon regard se pose sur un des dromadaires, chargé de matelas sur le dos. Par le pensée télépathique, je lui demande si je peux marcher à ses côtés. Il me regarde et cligne des paupières, je prends ça pour un oui.
Je me place à hauteur de ses flans.
La hauteur des matelas qu'il transporte me permet de marcher à l'ombre. Je le remercie de m'accueillir à ses côtés.

Je l'observe marcher. Sur l'intérieur de sa cuisse, la peau épaissie par sa position allongée a formé un coeur. Ce qui est d'ailleurs le cas de tous les dromadaires qui nous accompagnent.
Ce détail m'émerveille!
Ses pieds élargis et souples semblent montés sur des coussinets aérodynamiques. Ils s'affaissent dans le sable, amortissant naturellement son poids à chaque pas.
Sa marche est lente, presque décomposée, sure, et moelleuse!
En même temps, il dégage une force et une assurance énormes.
Je me sens sereine à ses côtés.
Bientôt, nous devrions arriver à l'endroit où le bivouac de l'après- midi sera installé.
Pendant les heures les plus chaudes, nous nous reposons à l'ombre, avant de reprendre la marche en fin d'après midi, quand la chaleur du soleil est plus supportable.
Je suis au ralenti depuis quelques instants, je sens que mon corps a besoin de repos.
Je demande au dromadaire si il sait quand nous serons arrivés?